Le palais épiscopal
Le musée occupe l’ancien palais des évêques de Cornouaille, accolé à la cathédrale Saint-Corentin. L’édifice comprend, selon un plan en équerre, deux ailes encadrant une tour d’escalier au décor Renaissance, élevée en 1507 par l’évêque Claude de Rohan. L’aile longeant la rue du Roi Gradlon, par laquelle s’effectue l’entrée dans la cour du musée, fut achevée en 1645. Celle bordant l’Odet, bâtie en 1776, fut remaniée en 1866. À la même époque on fit édifier, pour clore la cour, les éléments d’un cloître dans le goût néo-gothique.
La cuisine du palais des évêques
L’accueil du musée est installé dans l’ancienne cuisine du palais des évêques de Cornouaille. Elle constitue une partie du rez-de-chaussée de l’aile construite en 1645 par l’architecte quimpérois Bertrand Moussin. Cette aile fut endommagée en 1939 par un incendie qui détruisit le décor lambrissé et les peintures des étages.
La cuisine en revanche a conservé son état d’origine. Les structures culinaires sont regroupées dans la partie nord de la pièce : grande cheminée, four et chauffe-plats. Le puits permettait aux domestiques d’extraire de l’eau directement dans la cuisine.
La tour et l’escalier de Rohan
Cette tour d’escalier est la partie la plus ancienne du bâtiment (1507). Le faste flamboyant du décor extérieur contraste avec la sobriété de l’espace intérieur de l’escalier. Seuls les paliers sont mis en valeur par des arcatures gothiques. L’escalier hélicoïdal s’achève par un somptueux plafond sculpté, en « palmier », l’un des éléments décoratifs les plus importants du Palais. L’ensemble est soutenu, au centre, par une colonne torsadée ornée du symbole héraldique des Rohan et de l’hermine de Bretagne. Le décor du pourtour présente une grande diversité (rinceaux, feuillages, nombreux animaux réels ou imaginaires, personnages énigmatiques).
Ce palier permet d’accéder, grâce à un petit escalier à vis, à deux pièces hautes qui servaient, aux XVIIe et XVIIIe siècles, de salles des archives.
La “suite de l’évêque”
Ces appartements furent aménagés à la fin du XVIIIe siècle, dans l’aile sud du Palais, qui datait du XVIe siècle. La façade, au-dessus de l’Odet, repose sur des arcades percées dans les remparts de la ville. À l’intérieur, le premier et principal étage est le plus richement décoré. Il s’organise en une enfilade de pièces lambrissées. Cet ensemble constituait, dès 1776, la suite principale du Palais et devait accueillir les appartements de l’évêque.
La salle des fresques
Cette pièce est celle qui a connu le plus de transformations au cours des siècles. Elle possède un plafond “à la française”, composé de poutres sculptées et de solives moulurées, datant de la construction du bâtiment au début du XVIe siècle. Lors de la restauration de cette salle, fut mis au jour un important ensemble de décors peints à la détrempe sur enduit. Remontant sans doute aux environs de 1700, ce décor en trompe-l’œil figure des lambris et divise les murs de la pièce en panneaux et registres séparés par des pilastres ionique.
Le cloître
La cour du Palais est bordée, sur deux de ses côtés, d’un cloître construit entre 1864 et 1866 par l’architecte Joseph Bigot, qui éleva également les flèches de la cathédrale Saint-Corentin. Il permettait à l’évêque de gagner directement la cathédrale depuis l’évêché. La première suite d’arcades longeant l’église est inspirée de l’ancien cloître du couvent des Carmes de Pont-l’Abbé (XIVe siècle). Les arcades suivantes, comme celles séparant la cour du jardin de l’évêché, eurent pour modèle le cloître du couvent quimpérois des Cordeliers (XIIIe siècle), abandonné et détruit après la Révolution.